NOSFERATU LE VAMPIRE

Librement inspiré du roman « Dracula » (1897) de Bram Stoker, le film « Nosferatu » de Murnau en a changé les noms et les lieux en raison de problèmes liés aux droits du roman : après avoir rencontré l’agent immobilier Thomas Hutter (Gustav von Waggensheim), le vampire comte Orlok (Maw Schreck), enfermé dans son sarcophage, est transporté de son château des Carpates au port de Brême en 1838 sur un bateau, où la peste se répand. Seul le sacrifice volontaire de la jeune fiancée de Hutter permettra de vaincre le vampire, qui est surpris par la lumière de l’aube. Le film de vampire le plus important de tous les temps renonce à la manipulation de l’espace, typique de l’expressionnisme, et fait le choix du caractère concret des paysages naturels, en utilisant des moyens typiquement cinématographiques et un appareil dense de références métaphoriques et symboliques. Les moments les plus glaçants du film sont consacrés au vampire, aux plans qui l’ont relégué dans l’histoire de l’imaginaire et de l’inconscient : l’œil barré entre les planches du sépulcre violé, la silhouette spectrale qui s’élève rigidement du cercueil, le profil qui se détache de façon terrifiante. Véritable chef-d’œuvre, il a anticipé le « Vamyr » de Dreyer et tous les films du genre qui ont suivi. Le film a également fit l’objet d’un remake en 1979 par Werner Herzog, avec Klaus Kinski dans le rôle de Nosferatu.