L’ANGE BLEU

Un professeur de lycée, le professeur Rath, apprend que ses élèves fréquentent un club louche, l’Ange Bleu, où se produit une compagnie d’artistes, dont la troublante et cynique danseuse Lola-Lola. Un soir, le professeur Rath se rend au club, bien décidé à surprendre ses élèves. Il finit dans la loge de Lola, tombe amoureux d’elle et l’épouse. La jeune artiste va provoquer sa ruine. Il perdra pour elle son travail et sa dignité, acceptant de faire le clown pour rester à ses côtés, finissant par mourir de honte sans être parvenu à recevoir d’elle autre chose que de l’indifférence. Ce film révéla Dietrich et fut à l’origine du mythe de la diva-chanteuse pécheresse, capable d’incarner le ‘l’avènement turbulant des temps nouveaux’ qui marquaient la fin de la bienséance bourgeoise. Le mérite de von Sternberg, qui s’inspira d’un roman de Heinrich Mann, réside dans sa capacité à avoir traité le visage, la silhouette et les longues jambes de l’actrice ‘comme un paysage’, comme cette scène inoubliable de la chanson ‘Ich bin die Frische Lola’, chantée par Dietrich à califourchon sur une chaise. Il existe également une version anglaise contemporaine de ce film ainsi qu’un remake hollywoodien réalisé par Edward Dmytryk en 1959.