CHAÎNES

Ce film réalisé par Wilhelm Dieterle (qui, lorsqu’il arrivera en Amérique, deviendra William) est divisé en six parties. Six actes qui marquent un climax qui a la force d’une tragédie. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la façon dont Dieterle traite la question de l’homosexualité : il ne juge pas, il représente.

Il est certain que la réalisation d’un film avec un thème aussi fort est également liée au contexte historique et à la floraison artistique qui caractérisa la période de la République de Weimar.

Lorsque Sommer tue involontairement l’homme qui harcèle sa femme Helene dans une boîte de nuit, il est condamné à trois ans de prison. En cellule, il apprend ce que c’est que de vivre séparé de sa femme. Elle est loin, mais le désir et la tentation sont bien présents. Les autres condamnés ne sont pas à négliger : le suicide de l’un d’entre eux, rendu fou du fait de l’éloignement de sa fiancée, affecte profondément le protagoniste. À l’extérieur, Hélène, également au bord de la folie, se jette dans les bras d’un ancien compagnon de cellule de son mari, tandis que Sommer est attirée par un jeune prisonnier. Le final, après la révélation de la trahison d’Hélène, rappelle les vœux de mariage et l’union inséparable entre les deux époux, même dans la mort.