En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, l’armée russe est en grande difficulté. De retour du front, Timos, un ouvrier ukrainien, arrive à Kiev où il devient l’un des chefs de la résistance dans l’usine d’armes Arsenal, centre de la lutte contre les contre-révolutionnaires nationalistes. Il prend part à la grève populaire qui secoue la ville en 1918. Les grévistes, assiégés, attendent en vain le secours des révolutionnaires. Ils sont brutalement massacrés par la milice et Timos est blessé mortellement durant les combats, parvenant cependant à se relever et à avancer, offrant son torse nu aux coups des soldats. Chef-d’œuvre épique aux accents lyriques d’Aleksandr Dovzenko, écrit en deux semaines et tourné en six mois, ce film fut produit pour commémorer l’insurrection contre le gouvernement nationaliste ukrainien. Il commence en nous montrant d’atroces scènes d’un champ de bataille, un village misérable où ne demeurent plus que des vieillards, un tsar grassouillet, des rescapés éprouvés. Arsenal ne manque pas de références symboliques et d’images fortes, mises en valeur par l’usage de la technique consistant à bloquer le photogramme : des soldats mourant sur le front, leurs bouches affichant un sourire grotesque en raison du gaz hilarant, à l’accordéon qui se tord, symbole du déraillement du train, du dialogue irréel entre les chevaux à la mort finale de Timos.
Scénario: Alexandre Dovjenko
Photographie: Daniil Demutsky
Musiques: Igor Belza
Montage: Alexandre Dovjenko
Scénographie: Vadim Myuller, Iosif Shpinel
Autres titres: ARSENALE
Couleur: Bianco & Nero
Production: VUFKU STUDIO