DÉTOUR

Al Roberts (Tom Neal), pianiste dans un night-club de New-York, cherche à rejoindre sa petite amie, Sue (Claudia Drake), qui habite Los Angeles. Il choisit de la rejoindre en faisant de l’autostop. Il est recueilli par Haskell (Edmund MacDonald), un homme plein d’argent, qui lui raconte que l’autostopeuse précédente, une jeune femme, lui a griffé le visage après qu’il lui aie fait des avances. Après avoir remplacé au volant Haskell qui s’était endormi, Al se rend compte en essayant de le réveiller que l’homme est mort. Après avoir caché le cadavre, Al rencontre une jeune femme, Vera (Ann Savage), dans un motel, sans savoir que le jour précédent Haskell l’avait également fait monter dans sa voiture. Vera, au contraire, est au courant de toute l’histoire et tente de le faire chanter, mais elle meurt accidentellement tandis qu’Al continue à fuir. Film glaçant à l’atmosphère kafkaienne, raconté sous forme de flash-back par la voie du protagoniste, il s’agit d’un chef-d’œuvre absolu dans le genre du film de série B, ‘apologue halluciné sur l’absurde et sur le hasard’. Ce film a été l’objet de nombreuses études et est loué par les plus grands cinéastes, parmi lesquels Martin Scorsese. Il a été tourné en six jours dans deux lieux différents seulement. Détour est considéré comme le chef-d’œuvre d’Edgar G. Ulmer, auparavant assistant de Friedrich Murnau qui, s’inspirant de l’expressionisme allemand, réalise une lente, inexorable descente en enfer avec un film à mi-chemin entre le film noir européen et le film policier américain, faisant principalement appel à des acteurs peu connus.