LE PORTRAIT DE JENNIE

Par une brumeuse soirée d’hiver, le jeune peintre Eben Adams (Joseph Cotten) rencontre dans un parc une jeune fille qui le trouble inexplicablement. Une fois revenu dans son bureau, il reproduit dans un croquis plein de vie la physionomie de cette jeune fille, qui s’est présentée à lui sous le nom de Jennie (Jennifer Jones). Par la suite, il la revoit à plusieurs reprise, éprouvant pour elle une affection partagée. Cependant, après avoir réalisé d’elle un magnifique portrait, Jennie disparaît soudainement. Alors qu’Eben essaye de la retrouver, il découvre que cette jeune fille est morte plusieurs années auparavant durant une promenade en barque au phare de Chiron. Eben choisit alors de s’y rendre le jour anniversaire de sa mort. Après l’avoir vu pour une dernière fois, il est sauvé de la noyade par des pêcheurs. Ce film de Dieterle, une ‘fragile histoire de fantômes’, à mi-chemin entre le mélodramme et le thriller psychologique, fut très apprécié par Luis Buñuel, du fait de son mélange remarquable de conte de fée et d’ ‘amour fou’ mais, encore et surtout, pour ses sortilèges figuratifs virtuoses (divers changements de couleur, technicolor final) qui sont reproduits dans toute leur splendeur dans cette version.